Mobilité volontaire sécurisée : Sachez-le vite !

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Un droit encore mal connu des salariés : La période de congé volontaire sécurisée.

Qu’est-ce que c’est ?

La mobilité volontaire sécurisée permet au salarié d’exercer une activité dans une autre entreprise tout en gardant la possibilité, pendant une certaine durée, de revenir dans son entreprise d’origine. La mobilité volontaire sécurisée ne doit pas être confondue avec le congé de mobilité. La mobilité volontaire sécurisée est ouverte sous conditions.

Les salariés peuvent bénéficier, avec l’accord de leur employeur, d’une période de « mobilité volontaire sécurisée » dans les conditions fixées par les articles L. 1222-12 à L. 1222-16 du Code du travail.

Pendant cette période, l’exécution de leur contrat de travail est suspendue. Ce droit reconnu aux salariés doit leur permettre d’enrichir leur parcours professionnel par la découverte d’une autre entreprise, sans qu’ils ne soient tenus de rompre leur contrat de travail.

La mobilité volontaire sécurisée est applicable dans les entreprises et groupes d’entreprises d’au moins 300 salariés.

Condition d’ancienneté

Le salarié peut bénéficier de la mobilité volontaire sécurisée s’il a une ancienneté minimale de 2 ans, consécutifs ou non.

Accord de l’employeur

L’accord de l’employeur est obligatoire.

La période de mobilité volontaire sécurisée est mise en œuvre par le salarié, avec l’accord de son employeur.

Demande du salarié

Aucune procédure légale n’est imposée. Cependant, pour éviter tout litige, il est préférable de transmettre la demande par écrit.

Réponse de l’employeur

Aucun délai légal de réponse n’est imposé à l’employeur.

Après 2 refus successifs par l’employeur, le salarié peut s’absenter de son poste afin de suivre une formation pour se qualifier, évoluer ou se reconvertir.

Signature d’un avenant

La période de mobilité volontaire sécurisée doit faire l’objet d’un avenant : Document complémentaire du contrat constatant une modification, une adaptation ou un complément qui y sont apportés d’un commun accord entre les deux parties au contrat de travail.

L’avenant contient obligatoirement les éléments suivants :

  • Objet et durée de la période de mobilité
  • Dates de début et de fin de la période de mobilité
  • Délai dans lequel le salarié informe par écrit l’employeur de son choix éventuel de ne pas réintégrer l’entreprise
  • Conditions permettant un retour anticipé du salarié

Suspension du contrat

Durant la période de mobilité volontaire sécurisée, le contrat de travail dans l’entreprise d’origine est suspendu : Situation durant laquelle le paiement du salaire par l’employeur et l’exécution d’un travail par le salarié cessent temporairement (par exemple : exercice du droit de grève, fonction de juré d’assise, maladie ou accident du travail, congé de maternité, de paternité, d’adoption ou parental, congé sabbatique, fermeture temporaire de l’entreprise , mise à pied).

En cas de retour du salarié dans l’entreprise d’origine

Le retour du salarié peut avoir lieu à la fin de la période de mobilité. Le retour dans l’entreprise d’origine peut aussi avoir lieu de manière anticipée, dans les conditions prévues à l’avenant et avec l’accord de l’employeur.

À son retour dans l’entreprise d’origine, le salarié retrouve son précédent emploi ou un emploi similaire.

Sa qualification et sa rémunération sont au moins équivalentes.

En cas de non réintégration dans l’entreprise d’origine

Lorsque le salarié choisit de ne pas réintégrer son entreprise d’origine, le contrat de travail qui le lie à son employeur est rompu.

Cette rupture constitue une démission. Elle n’est soumise à aucun préavis (sauf si l’avenant au contrat en prévoit un).