« Mineurs en danger » :
Exigeons d’urgence des moyens pour prendre soin des enfants.
Dimanche 19 Janvier, à la diffusion de l’émission Zone Interdite sur M6 « Mineurs en danger », journalistes, députés se sont montrés choqués des conditions de prises en charge des enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance.
Si cette émission a, une nouvelle fois, mis en évidence la réalité insoutenable de certains lieux d’accueil, nous ne pouvons pas nous arrêter à ce constat-là.
En effet, ce qu’il faut surtout dénoncer, c’est l’absence de réponse du Gouvernement, aux multiples alertes faites par les professionnels de terrain, soutenus par la CGT depuis de nombreuses années.
L’absence de moyens alloués aux services de la protection de l’enfance a plongé les professionnels dans une situation de recours accrue aux travailleurs précaires, à l’impossibilité de se former et d’être présents auprès des enfants en nombre suffisant pour répondre à leurs besoins.
A la CGT, nous rencontrons chaque jour des professionnels en attente de moyens concrets pour exercer leurs missions et protéger les enfants qui leur sont confiés.
L’accroissement de leur charge de travail ne leur permet pas d’assurer un travail de qualité. Ils se retrouvent contraints de gérer sans cesse l’urgence du quotidien. Cette gestion de l’urgence sociale met à mal la réflexion professionnelle, la formation qualifiante, le travail partenarial, le temps de présence effectif auprès des enfants et leurs familles, et donc nuit gravement à la possibilité de pouvoir répondre à leurs besoins.
En matière de protection de l’enfance aujourd’hui et dans bon nombre d’endroits sur le territoire, on n’agit plus dans l’intérêt de l’enfant mais on colle des rustines et nos réponses d’accueil se font en fonction des disponibilités des structures.
C’est en ce sens et afin d’obtenir des garanties pour les mineurs, leur famille et les professionnels, que nous avons interpellé à plusieurs reprises le Secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance et le Gouvernement, qui n’a jamais répondu à nos sollicitations.
Aujourd’hui, au-delà de susciter l’émotion, nous demandons au Gouvernement de prendre la mesure de la situation et ses responsabilités, afin que partout en France, les professionnels aient les moyens de travailler.
Pour cela, nous revendiquons :
• le recrutement massif et immédiat de personnels qualifiés et diplômés en nombre suffisant pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants confiés.
• La diminution du nombre d’enfants suivis par travailleur social
La création de places d’accueil, en nombre suffisant et adapté aux situations des enfants (MECS, Famille d’accueil, Accueil mère-enfant, service d’accompagnement à l’autonomie, etc. …)
- La systématisation du recours à un tuteur ou administrateur ad-hoc a minima pour l’ensemble des enfants confiés dont les Mineurs Etrangers Isolés (MIE)
- Des moyens matériels, financiers et humains adaptés et à la hauteur des enjeux pour la protection et prise en charge de tous les enfants confiés à l’ASE dont les Mineurs Isolés Étrangers (MIE)
- La systématisation des Accueils Provisoires Jeunes Majeurs (APJM) jusqu’à 21 ans, 25 ans si la situation de l’enfant l’exige.
- Des moyens humains et financiers supplémentaires pour les services de prévention primaire, Protection Maternelle et Infantile (PMI) et la prévention spécialisée
• Le retrait de la loi de transformation de la Fonction Publique
Montreuil, le 23 janvier 2020. ( CGT-PJJ, CGT Services Publics, UFAS-CGT)